Depuis 2019 et l’implémentation du nutri-score (1) en Suisse, les citoyens mangent de plus en plus sainement. Mais que veut dire exactement «sainement». Cet article le définit, comme une direction que prennent les consommateurs, vers une consommation de meilleurs produits; le bio et les labels «bien mangés» (IP-Suisse, Terrasuisse, Naturaplan, etc.), ainsi que le recours aux circuits-courts (2).
Un premier semi-confinement pour les Romands et soudain une hausse 6 fois (3) plus importante des habitudes de consommation vers le marché du bio et du circuit-court. Juste une mode? Non loin de là, nous avons bien affaire à une tendance qui monte de plus en plus dans notre région.
Une crise sanitaire qui nous change
C’est en effet, 5 à 10 % (4) des personnes ayant testé ce type de consommation qui reviennent vers celle-ci pour y rester fidèles. Alors pour subvenir à ce besoin grandissant 118 magasins en vrac sont ouverts en Suisse pour proposer des produits sans emballage et à la pesée.
Outre l’augmentation constante perçue à travers ce type de consommation, il est important d’analyser que c’est lors d’une crise qu’une partie de la société a décidé de changer ces habitudes de consommation. Les médias s’en chargent en relayant l’info pour éveiller les consciences, néanmoins cela apporte une impression de saut, comme si la tendance venait d’apparaître. Les déplacements restreints ont augmenté les circuits-courts qui eux même véhicule, en plus de la proximité, l’idée de manger plus sainement, à laquelle vient se greffer le bio. Ce changement de paradigme sociétal entraîne un côté positif tel que le retour aux sources naturelles, cependant il met aussi en lumière les inégalités entre les classes sociales qui peuvent et celles qui ne peuvent pas acheter du bio.
Le bio en chiffre
En parlant de bio, bien présent avec 10,3 % de part de marché en 2019 il augmente tranquillement, mais sûrement avec un total de 10,8 % de part en 2020; un écart comparé au 9% de 2017 (5).
Une boucle presque bouclée si on n’oublie pas l’unicité du consommateur. Avec des dépenses annuelles de 345 CHF en moyenne par habitant, le bio pèse de plus en plus lourd dans le panier moyen des Suisse.
Avec 16,5 % des terres exploitées biologiquement, la Suisse, petit pays on le rappelle, prends le penchant de continuer dans cette direction pour les années à venir (6). Sachant que produire/élever de manière bio demande plus d’espace que l’élevage en batterie par exemple, la problématique de la place arrive en haut du panier pour ceux qui entrent dans ce système.
La tendance bien établie de manger plus sainement passe aussi par les changements de mentalité qui depuis quelques années et par le biais des médias se forme et se rattache au mouvement du changement climatique.
Co-écrit par Jade Perroset, Yousra Boumasmoud et Etienne Wildi
Sources
- 1: L’émission “Clique” sur Canal+ : L’épidémie des fake news
- 2: https://fr.wikipedia.org/wiki/Circuit_court
- 3: rts.ch journal 19h30 du 03.04.2021
- 4: Genève Région Terre d’Avenir
- 5: DEFR et OFAG, Bulletin du marché bio: 1er trimestre 2018, pour consulter cliquez ici
- 6: https://www.bio-suisse.ch/fr/ventedirecte.php
Infographie
Voici une infographie reprenant les chiffres clefs retenus lors de nos recherches.
